“Alors qu’Emmanuel Ax commence le Concerto pour piano n° 4 de Beethoven dans une nuance à la limite de l’audible depuis le cinquième rang du parterre de la Philharmonie de Paris, on se demande si les spectateurs du deuxième balcon peuvent apprécier avec autant d’acuité la beauté sonore que cisèle l’artiste depuis son clavier. Le Steinway est transformé en piano de cristal, d’où chaque note émane en toute transparence au gré de la variété d’attaques du soliste : qu’il s’agisse d’un détaché énergique ou d’une délicate liaison, toutes les notes résonnent dans l’oreille à leur juste place, tant au sein de la phrase que relativement à l’ensemble harmonique.”